toute conscience est conscience de quelque chose

Husserlexplique en effet que "tout état de conscience en général est, en lui-même, conscience de quelque chose" : la conscience vise toujours un contenu, telle table, telle maison, tel objet du monde.Cette particularité qu'a la conscience d'être toujours conscience de quelque chose est conceptualisée par Husserl sous le terme d'intentionnalité. Toute conscience est conscience de quelque chose” car il n'y a pas de pensée de "rien" = la conscience "contient" toujours des objets = Toute conscience, toute pensée contient un cogitatum la conscience n’est pas réduite à "je pense" Touteconscience est une conscience morale. La conscience serait donc la capacité de se séparer de soi-même pour se « représenter », et pour s’interroger sur le sens de notre existence. Elle constitue notre dignité mais aussi notre douleur. Tout d’abord la conscience implique la responsabilité de nos actes. Je suis l’auteur de mes Cetauteur tente de comprendre le sens de la relation que le sujet entretient avec le monde à l’aide de la notion husserlienne d’« intentionnalité » (selon laquelle « toute conscience est conscience de quelque chose », c’est-à-dire se dépasse en visant quelque chose d’extérieur à elle-même), ainsi que de l’analytique existentiale de Martin Heidegger, développée dans le Iln'y a que les mots qui comptent, – le reste n'est que bavardage. [ Eugène Ionesco ] Chaque citation exprime les opinions de son auteur et ne saurait engager Dicocitations. citations . Toute conscience est conscience de quelque chose. décembre 21, 2010 Frédérick Jézégou . Toute conscience est conscience de quelque chose. Edmund Husserl. Le Dico des citations. nonton princess agents season 2 episode 1 sub indo. Synonyme définition Un synonyme est un mot, adjectif, verbe ou expression qui a la même signification qu'un autre, ou une signification quasiment identique. Les synonymes sont d'autres mots qui veulent dire la même chose. Cela évite de faire des répétitions dans une phrase sans en changer le sens. Antonyme définition Un antonyme est un mot, adjectif, verbe ou expression dont le sens est opposé à celui d'un mot. Les antonymes permettent d'exprimer le contraire d'un mot. Conjugaison définition Dans les langues dîtes flexionnelles, la conjugaison est la flexion des verbes. La forme des verbes varient en fonction des évènements. Usage des synonymes et antonymes Synonymes et antonymes ont pour but de - Enrichir un texte, un mail, un message. - Eviter les répétitions dans un texte. Usage de la conjugaison La conjugaison se fait au gré d'un nombre de traits grammaticaux le nombre ; le genre ; la personne ; la voix ; l'aspect ; le mode ; le mouvement associé ; le temps ; Exemples de synonymes Les mots tranquille, sérénité, tranquillité sont des synonymes de "calme". Aimable, beau, charmant sont des synonymes de "agréable". Exemples d'antonymes Les mots affectueux, agréable, attendrissant sont des antonymes de "sévère". Ambitieux, arrogant, audacieux sont des antonymes de "modeste". Exemples de conjugaison "Être" au subjonctif présent - que je sois - que tu sois - qu'il elle soit - que nous soyons - que vous soyez - qu'ils elles soient "Voir" au futur simple - je verrai - tu verras - il elle verra - nous verrons - vous verrez - ils elles verront Utilisation de Dans votre quotidien, pour la rédaction d'un mail, d'un texte, d'une rédaction, si vous souhaitez éviter les répétitions, trouver le sens opposé d'un mot ou avez un doute sur la conjugaison d'un verbe. Ce site vous permet de trouver en un seul endroit, tous les synonymes, antonymes et les règles de conjugaison de la langue française. c'est plus de 44800 synonymes, 15000 antonymes et 8600 conjugaisons disponibles. Vous utilisez ici les synonymes de conscient. Ces synonymes du mot conscient vous sont proposés à titre indicatif. Conditions générales d'utilisation © 2015 - Tous droits réservés. Un livre de Wikilivres. La conscience est l'intuition plus ou moins claire qu'a un individu de ses états mentaux, de son existence et du monde qui l'entoure objets et êtres potentiellement doués de conscience. La conscience porte donc sur ce qui se passe dans l'esprit d'un individu ses opérations cognitives raisonnements, jugements, ses attitudes propositionnelles je crois que, je souhaite que, les aspects de sa personnalité et de ses actions identité du soi et conscience morale, ses perceptions internes corps propre et les effets subjectifs de l'expérience sensible appelés qualia ; elle porte également sur le monde extérieur, sur l'environnement, sur des entités vivantes douées ou non de conscience autrui, ce qui semble faire de la conscience un critère de distinction entre un moi et un non-moi c'est de moi dont j'ai conscience. Désignant deux réalités distinctes, le mot conscience est utilisé dans des expressions distinctes, ou bien il existe, dans certaines langues, des mots distincts, ce qui évite d'en confondre les différents sens le fait pour un être de posséder une représentation, même très simplifiée, du monde extérieur et d'y réagir se nomme conscience du monde ou en anglais awareness ; le fait pour un être de posséder une représentation, même très simplifiée, de certaines activités qu'il rapporte à un soi-même se nomme conscience de soi, ou en anglais consciousness. On considère en général que cette seconde forme de conscience inclut la première. L'étude de la conscience concerne plusieurs disciplines, la psychologie, la psychiatrie, la philosophie de l'esprit et la philosophie de l'action, et il existe dans chacune plusieurs types de théories de la conscience qui s'efforcent de rendre compte de ce phénomène. Il est possible de ramener les principaux problèmes de ces disciplines à quelques questions fondamentales quelle est la nature de la conscience ? quelle est l'origine de la conscience ? comment se constitue-t-elle ou comment se développe-t-elle ? quel est son mode d'existence ? comment peut-elle exister à partir d'entités non-conscientes ? quelles sont ses propriétés ? quelle est sa fonction ? a-t-elle une causalité propre et, si oui, de quelle nature ? quelles relations la conscience a-t-elle avec les autres phénomènes de la réalité, physiques et mentaux ? Manuel de philosophie Sujet Conscience - PerceptionInconscient - Autrui - DésirExistence et temps Culture Langage - ArtTravail et techniqueReligion - Histoire Raison et réel Théorie et expérienceDémonstrationInterprétation - VivantMatière et esprit - Vérité Politique SociétéJustice et droit - État Morale Liberté - Devoir - Bonheur Repères Origine du mot[modifier modifier le wikicode] Il n'existe aucun concept comparable à celui de conscience dans la philosophie grecque, et ce n'est qu'au XVIIème siècle que le terme devient un fondement de la réflexion sur l'esprit. Chez certains auteurs romains, le mot latin prend une dimension morale dérivée du droit, exprimant le fait de se prendre soi-même pour témoin. Le concept de conscience n'a été isolé de sa signification morale qu'à partir de Locke, dans son Essai sur l'entendement humain. Avant lui le mot conscience n'a jamais le sens moderne. En particulier, Descartes ne l'emploie quasiment jamais en ce sens, bien qu'il définisse la pensée comme une conscience des opérations qui se produisent en nous cf. Principes de la philosophie. C'est le traducteur de Locke, Pierre Coste, qui a introduit l'usage moderne du mot conscience donc, en français, mais le sens du mot consciouness était bien sûr tout aussi nouveau associé à l'idée d'un soi-même dont la conscience exprime l'identité. Distinctions des sens du mot conscience[modifier modifier le wikicode] Le concept de conscience a de nombreux sens que l'on peut s'efforcer de distinguer, bien que dans certains cas, ces différences soient surtout des différences de degrés La conscience comme sensation tout être doué de sensibilité peut être dit conscient, dans la mesure où il perçoit son environnement et où il répond à des stimuli ; la conscience spontanée, sentiment intérieur immédiat ; certains philosophes de l'Antiquité par exemple les Stoïciens parlent de toucher intérieur ; on peut distinguer une étape supérieure, en signifiant par le mot conscience un état d'éveil de l'organisme, état qui diffère du précédent par le fait qu'il ne se réduit pas à la passivité de la sensibilité cf. en anglais, le mot wakefulness, vigilance, alerte; en ce sens, il n'y a pas de conscience dans l'état de sommeil profond ou dans le coma ; Conscience de soi la conscience est la présence de l'esprit à lui-même dans ses représentations, comme connaissance réflexive du sujet qui se sait percevant. Par cette présence, un individu prend connaissance, par un sentiment ou une intuition intérieurs, d'états psychiques qu'il se rapporte à lui-même en tant que sujet. Cette réflexivité renvoie à une unité problématique du moi et de la pensée, et à la croyance tout aussi problématique que nous sommes à l'origine de nos actes ; ce dernier sens est une connaissance de notre état conscient aux premiers sens. Le domaine d'application est assez imprécis et comporte des degrés s'il s'agit d'une conscience claire et explicite, les enfants ne possèdent sans doute pas la conscience en ce sens ; s'il s'agit d'un degré moindre de conscience, d'une sorte d'éveil à soi, alors non seulement les enfants peuvent être considérés comme conscients, mais peut-être aussi certains animaux. un autre sens du mot conscience a été introduit par le philosophe Thomas Nagel il s'agit de la conscience pour un être de ce que cela fait d'être ce qu'il est. la conscience comme conscience de quelque chose conscience transitive, opposée à l'intransitivité du fait d'être conscient. Cette conscience renvoie à l'existence problématique du monde extérieur et à notre capacité de le connaître ; la conscience intellectuelle, intuition des essences ou des concepts. la conscience phénoménale, en tant que structure de notre expérience. Dans l'ensemble de ces distinctions, on peut noter une conception de la conscience comme savoir de soi et perception immédiate de la pensée, et une autre comme sentiment de soi impliquant un sous-bassement obscur et un devenir conscient qui sont en général exclus de la première conception. Le concept de conscience peut être opposé à l'inconscient, à l'inconscience, à l'inattention, à la distraction, au divertissement, etc. conscience morale est le jugement moral de nos actions. Dans ce cas, la conscience nous permet de distinguer le bien du mal. C'est le sens premier du mot "conscience", que l'on trouve chez Cicéron et Quintillien. Les propriétés de la conscience[modifier modifier le wikicode] La conscience présente certains traits caractéristiques Le rapport au moi ; la subjectivité la conscience que j'ai de moi-même est distincte de celle d'autrui ; la structure phénoménale ; la mémoire ; la disponibilité, ou liberté de la conscience à l'égard des objets du monde ; la temporalité ; la sélectivité ; l’intentionnalité toute conscience est conscience de quelque chose, est tournée vers autre chose qu’elle-même "la conscience n'a pas de dedans, elle n'est rien que le dehors d'elle-même." Sartre ; l'unité ou synthèse de l'expérience. Conscience de soi[modifier modifier le wikicode] La conscience s'accompagne de souvenirs, de sentiments, de sensations et de savoir que nous rapportons à une réalité intérieure que nous nommons moi. Cette conscience est appelée conscience de soi, et est structurée par la mémoire et l'entendement. Elle est en ce sens une unité synthétique sous-jacente à tous nos comportements volontaires. Les éléments qu'elle contient, souvenirs, sentiments, jugements, dépendent d'un contexte culturel, ce qui fait de la conscience de soi une réalité empirique changeante et multiple. L'unité et la permanence du moi ne sont donc pas garanties par l'unité de la conscience. Le rapport en première personne[modifier modifier le wikicode] L'introspection est la réelle source de connaissances sur la conscience qui vient généralement tout de suite à l'esprit quand on pose la question de la méthode d'investigation à suivre. C'est un fait que nous pensons avoir un accès privilégié à notre esprit, accès dont la conscience serait l'expression. Mais l'investigation de notre vie mentale n'est certainement pas suffisante pour élaborer une théorie de la conscience étendue il est même nécessaire d'examiner la conscience à la troisième personne, et de se demander comment il peut être possible d'observer la conscience de l'extérieur. Courant de conscience[modifier modifier le wikicode] L'idée de conscience de soi pose le problème de l'unité d'un sujet, d'un moi ou d'un conscience. On peut très généralement distinguer deux types d'hypothèse la conscience est l'expression d'une unité interne ; cette unité peut être comprise de différentes manières unité d'un individu ; unité transcendantale. la conscience n'est qu'une liaison d'agrégats d'impressions Hume qui peut être décrite comme une suite plus ou moins cohérentes de récits sur un sujet purement virtuel. Conscience du monde extérieur[modifier modifier le wikicode] Selon Husserl, qui reprend un concept médiéval, toute conscience est conscience de quelque chose. Cela suppose que la conscience soit un effort d'attention qui se concentre autour d'un objet. Cette concentration est structurée par l'expérience ou par des catégories a priori de l'entendement, structures que l'on considère parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extérieur. Dans l'idéalisme moderne la conscience est ainsi la source et l'origine de la science et de la philosophie. Structure phénoménale de la conscience[modifier modifier le wikicode] Dans la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec la réalité en général, une description phénoménologique répond que celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une organisation des concepts qui concernent notre expérience du monde et nous-mêmes en tant qu'acteurs de ce monde. Conscience morale[modifier modifier le wikicode] Les théories de la conscience[modifier modifier le wikicode] La réalité de la conscience[modifier modifier le wikicode] Les questions de savoir ce qui caractérise la conscience, quels sont sa fonction et ses rapports avec elle-même ne préjugent pas nécessairement du statut ontologique qu'il est possible de lui donner. On peut par exemple considérer que la conscience est une partie de la réalité qui se manifeste dans des états de conscience tout en étant plus qu'une simple abstraction produite à partir de l'adjectif "conscient". Cette thèse réaliste n'a plus beaucoup de défenseurs de nos jours. L'une des raisons est que l'investigation descriptive rend inutile ce genre d'hypothèses réalistes. Dualisme Physicalisme La conscience du point de vue matérialiste Théories cognitivistes À quoi sert la conscience ?[modifier modifier le wikicode] Régulation du comportement et interface avec le monde extérieur selon la théorie de l' access consciousness, l'état de conscience est un accès à une information susceptible d'être utile à l'organisme et de le guider. La conscience est donc un état indépendant à la fois de ce que cela fait d'être conscient de telle ou telle chose et de toute idée de structure phénoménale. Fonction sociales Sujets de dissertation[modifier modifier le wikicode] La conscience est-elle une exclusivité humaine ? N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ? Les consciences peuvent-elles communiquer les unes avec les autres ? La conscience peut-elle être objective ? La conscience me fait-elle connaître que je suis libre ? La conscience règne mais ne gouverne pas. La conscience de soi doit-elle quelque chose à la présence d'autrui ? Peut-on connaître le moi ? Le monde a-t-il besoin de moi ? Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ? Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? Peut-on ne pas être soi-même ? Le moi est-il haïssable ? Pourquoi prive-t-on l'animal de conscience ? La certitude est-elle un signe de pensée morte ? Sommes nous conscients ou avons nous à nous rendre conscients? Peut-on connaître le moi ? Que peut-on savoir de soi ? Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ? Peut-on dire que le corps est le malheur de la conscience ? Peut-on ne pas savoir ce que l’on fait ? Peut-on être à la fois sage et ignorant ? Doit-on apprendre à devenir soi-même? Peut-on douter de tout ? Peut-on ne pas être soi-même ? Puis-je savoir qui je suis ? Suis-je le mieux placé pour me connaître moi-même ? Pourquoi l'homme peut-il parfois désirer l'inconscience ? Peut-on parler de connaissance de soi ? Qu'est-ce que se connaître soi-même ? Que peut-on savoir de soi ? Qu'est-ce qu'avoir bonne conscience ? Suffit-il d'être conscient pour se connaître ? Peut on se fier à la conscience? La conscience est-elle source de liberté ou de contraintes ? L’Univers peut-il être conscient de lui-même ? Textes d'études[modifier modifier le wikicode] Platon, Charmide[modifier modifier le wikicode] CRITIAS. J'aurais même presque envie de dire que se connaître soi-même, c'est cela la sagesse, et je suis d'accord avec l'auteur de l'inscription de Delphes. ... Voilà en quels termes, différents de ceux des hommes, le dieu s'adresse à ceux qui entrent dans son temple si je comprends bien l'intention de l'auteur de l'inscription. À chaque visiteur, il ne dit rien d'autre, en vérité, que Sois sage ! » Certes, il s'exprime en termes un peu énigmatiques, en sa qualité de devin. Donc, selon l'inscription et selon moi, connais-toi toi-même » et sois sage », c'est la même chose ! ... SOCRATE. Dis-moi donc ce que tu penses de la sagesse. CRITIAS. Je pense que seule entre toutes les sciences, la sagesse est science d'elle-même et des autres sciences. SOCRATE. Donc elle sera aussi la science de l'ignorance, si elle l'est de la science ? CRITIAS. Assurément. SOCRATE. En ce cas, le sage seule connaîtra lui-même et sera capable de discerner ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas ; et de même pour les autres, il aura le pouvoir d'examiner ce que chacun sait et a conscience à juste titre de savoir, mais aussi ce qu'il croit à tort savoir. De cela, aucun autre homme n'est capable. Finalement, l'attitude sôphronein = être sage et la vertu sôphrosunè de sagesse, de même que la connaissance de soi-même consistent à savoir ce qu'on ne sait pas. Est-ce bien là ta pensée ? Charmide, 164d-167a. Marc-Aurèle, Pensées[modifier modifier le wikicode] Voici les propriétés de l'âme raisonnable elle se contemple elle-même, se plie, se tourne et se fait ce qu'elle veut être; elle recueille les fruits qu'elle porte, au lieu que les productions des plantes et des animaux sont recueillis par d'autres. En quelque moment que la vie se termine, elle a toujours atteint le but où elle visait. Car il n'en est pas de la vie comme d'une danse et d'une pièce de théâtre, ou d'autres représentations, qui restent imparfaites et défectueuses si on les interrompt. À quelque âge, en quelque lieu que la mort la surprenne, elle forme du temps passé un tout achevé et complet, de sorte qu'elle peut dire J'ai tout ce qui m'appartient.» De plus, elle parcourt l'univers entier et le vide qui l'environne; elle examine sa figure. Elle s'étend jusqu'à l'éternité; elle embrasse et considère le renouvellement de l'univers fixé à des époques certaines; elle conçoit que nos neveux ne verront rien de nouveau, comme ceux qui nous ont devancés n'ont rien vu de mieux que ce que nous voyons, et qu'ainsi un homme qui a vécu quarante ans, pour peu qu'il ait de l'entendement, a vu, en quelque manière, tout ce qui a été avant lui et qui sera après, puisque tous les siècles se ressemblent. Les autres propriétés de l'âme sont l'amour du prochain, la vérité, la pudeur, et de ne respecter personne plus que soi-même, ce qui est le propre de la loi. C'est ainsi que la droite raison ne diffère en rien des règles de la justice. Pensées, livre XI, art. 1 Descartes, Lettre à Gibieuf[modifier modifier le wikicode] La raison pour laquelle je crois que l'âme pense toujours, est la même qui me fait croire que la lumière luit toujours, bien qu'il n'y ait point d'yeux qui la regardent ; que la chaleur est toujours chaude, bien qu'on ne s'y chauffe point ; que le corps, ou la substance étendue, a toujours de l'extension ; et généralement, que ce qui constitue la nature d'une chose et toujours en elle, pendant qu'elle existe ; en sorte qu'il me serait plus aisé de croire que l'âme cesserait d'exister, quand on dit qu'elle cesse de penser, que non pas de concevoir, qu'elle fût sans pensée. Et je ne vois ici aucune difficulté, sinon qu'on juge superflu de croire qu'elle pense, lorsqu'il ne nous en demeure aucun souvenir par après. Mais si on considère que nous avons toutes les nuits mille pensées, et même en veillant que nous en avons eu mille depuis une heure, dont il ne nous reste plus aucune trace en la mémoire, et dont nous ne voyons pas mieux l'utilité, que de celles que nous pouvons avoir eues avant que de naître, on aura bien moins de peine à se le persuader qu'à juger qu'une substance dont la nature est de penser, puisse exister, et toutefois ne penser point. Lettre à Gibieuf, 19 janvier 1642, Garnier T. II, p. 909. Descartes, Méditations métaphysiques[modifier modifier le wikicode] La méditation que je fis hier m'a rempli l'esprit de tant de doutes, qu'il n'est plus désormais en ma puissance de les oublier. Et cependant je ne vois pas de quelle façon je les pourrai résoudre; et comme si tout à coup j'étais tombé dans une eau très profonde, je suis tellement surpris que je ne puis ni assurer mes pieds dans le fond, ni nager pour me soutenir au-dessus. Je m'efforcerai néanmoins, et suivrai derechef la même voie où j'étais entré hier, en m'éloignant de tout ce en quoi je pourrai imaginer le moindre doute, tout de même que si je connaissais que cela fût absolument faux; et je continuerai toujours dans ce chemin, jusqu'à ce que j'aie rencontré quelque chose de certain, ou du moins, si je ne puis autre chose, jusqu'à ce que j'aie appris certainement qu'il n'y a rien au monde de certain. Archimède, pour tirer le globe terrestre de sa place et le transporter en un autre lieu, ne demandait rien qu'un point qui fût fixe et assuré. Ainsi j'aurai droit de concevoir de hautes espérances si je suis assez heureux pour trouver seulement une chose qui soit certaine et indubitable. Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de mensonges me représente; je pense n'avoir aucun sens; je crois que le corps, la figure, l'étendue, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. Qu'est-ce donc qui pourra être estimé véritable ? Peut-être rien autre chose, sinon qu'il n'y a rien au monde de certain. Mais que sais-je s'il n'y a point quelque autre chose différente de celles que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir le moindre doute ? N'y a-t-il point quelque Dieu, ou quelque autre puissance, qui me met en l'esprit ces pensées ? Cela n'est pas nécessaire, car peut-être que je suis capable de les produire de moi-même. Moi donc à tout le moins ne suis-je pas quelque chose ? Mais j'ai déjà nié que j'eusse aucun sens ni aucun corps. J'hésite néanmoins, car que s'ensuit-il de là ? Suis-je tellement dépendant du corps et des sens que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps; ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n'étais point ? Non certes, j'étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit. Méditations métaphysiques 1641, Méditation seconde Pascal[modifier modifier le wikicode] Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds. Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensée ce serait une pierre ou une brute. Pensée fait la grandeur de l'homme. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il faut nous relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser voilà le principe de la morale. Roseau pensant. — Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée. Je n'aurai pas davantage en possédant des terres par l'espace, l'univers me comprend et m'engloutit comme un point; par la pensée, je le comprends. Pensées 1670, fragments 339, 346, 347 et 348 PASCAL[modifier modifier le wikicode] La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable ; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable. Penser fait la grandeur de l'homme. Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds. Mais je ne puis concevoir un homme sans pensée ce serait une pierre ou une brute. [...] L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage de l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser voilà le principe de la morale Pensées LOCKE[modifier modifier le wikicode] Cela posé, pour trouver en quoi consiste l'identité personnelle, il faut voir ce qu'emporte le mot de personne. C'est, à ce que je crois, un Être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion, et qui se peut consulter soi-même comme le même, comme une même chose qui pense en différents temps et en différents lieux ; ce qu'il fait uniquement par le sentiment qu'il a de ses propres actions, lequel est inséparable de la pensée, et lui est, ce me semble, entièrement essentiel, étant impossible à quelque Être que ce soit d'apercevoir sans apercevoir qu'il aperçoit. Lorsque nous voyons, que nous entendons, que nous flairons, que nous goûtons, que nous sentons, que nous méditons, ou que nous voulons quelque chose, nous le connaissons à mesure que nous le faisons. Cette connaissance accompagne toujours nos sensations et nos perceptions présentes et c'est par là que chacun est à lui-même ce qu'il appelle soi-même. ... Car puisque la conscience accompagne toujours la pensée, et que c'est là ce qui fait que chacun est ce qu'il nomme soi-même, et par où il se distingue de toute autre chose pensante c'est aussi en cela seul que consiste l'identité personnelle, ou ce qui fait qu'un Être raisonnable est toujours le même. Et aussi loin que cette conscience peut s'étendre sur les actions ou les pensées déjà passées, aussi loin s'étend l'identité de cette personne le soi est présentement le même qu'il était alors et cette action passée a été faite par le même soi que celui qui se la remet à présent dans l'esprit. Essai philosophique concernant l'entendement humain HUME[modifier modifier le wikicode] Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons à tout moment la conscience intime de ce que nous appelons notre moi ; que nous sentons son existence et sa continuité d'existence ; et que nous sommes certains, plus que par l'évidence d'une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites. Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas. Si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort et que je ne puisse ni penser ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après la dissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé et je ne conçois pas ce qu'il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant. Si quelqu'un pense, après une réflexion sérieuse et impartiale, qu'il a, de lui-même, une connaissance différente, il me faut l'avouer, je ne peux raisonner plus longtemps avec lui. Traité de la nature humaine, trad. A. Leroy, t. I, Aubier-Montaigne, 1968, pp. 342-344. ROUSSEAU[modifier modifier le wikicode] Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe. Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant appareil de philosophie nous pouvons être hommes sans être savants ; dispensés de consumer notre vie à l'étude de la morale, nous avons à moindres frais un guide plus assuré dans ce dédale immense des opinions humaines. Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir le reconnaître et le suivre. S'il parle à tous les cœurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent ? Eh ! c'est qu'il nous parle la langue de la nature, que tout nous a fait oublier. La conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l'épouvantent les préjuges dont on la fait naître sont ses plus cruels ennemis ; elle fuit ou se tait devant eux leur voix bruyante étouffe la sienne et l'empêche de se faire entendre ; le fanatisme ose la contrefaire, et dicter le crime en son nom. Elle se rebute enfin à force d'être éconduite ; elle ne nous parle plus, elle ne nous répond plus, et, après de si longs mépris pour elle, il en coûte autant de la rappeler qu'il en coûta de la bannir. Profession de foi du vicaire savoyard KANT[modifier modifier le wikicode] Le Je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations ; car, sinon, quelque chose serait représenté en moi qui ne pourrait pas du tout être pensé, ce qui revient à dire que la représentation serait impossible, ou, du moins, qu'elle ne serait rien pour moi. Une telle représentation, qui peut être donnée avant toute pensée Denken, s'appelle intuition. Donc tout divers de l'intuition a un rapport nécessaire au Je pense dans ce même sujet où ce divers se rencontre. Mais cette représentation est un acte de la spontanéité, c'est-à-dire qu'elle ne peut être considérée comme appartenant à la sensibilité. Je l'appelle l'aperception pure, pour la distinguer de l'aperception empirique, ou encore l'aperception originaire, parce qu'elle est cette conscience de soi qui, tout en produisant la représentation Je pense, doit pouvoir accompagner toutes les autres représentations, et qui, une et identique en toute conscience, ne peut être accompagnée au-delà weiterbegleitet d'aucune. Critique de la Raison pure, 2e ed, 1787 HEGEL[modifier modifier le wikicode] Le contenu concret de la certitude sensible la fait apparaître à première vue comme la connaissance la plus riche, voire comme une connaissance d'une richesse infinie, pour laquelle on ne peut trouver aucune limite, ni quand nous allons au-delà d'elle dans l'espace et le temps où elle se déploie, - ni quand nous détachons un fragment de cette plénitude et que nous y pénétrons en le divisant. Elle apparaît de plus comme la plus vraie, car elle n'a encore rien écarté de l'objet, mais l'a devant elle tout entier. Cependant, en fait cette certitude se révèle comme la vérité la plus abstraite et la plus pauvre. De ce qu'elle sait elle dit seulement cela est » ; sa vérité ne contient que l'être de la chose. D'un autre côté, la conscience n'est dans cette certitude que le Moi pur, en d'autres termes Je suis là seulement comme pur Celui-ci et l'objet n'est que pur Celui-là. La Phénoménologie de l'esprit NIETZSCHE[modifier modifier le wikicode] Du génie de l'espèce ». Le problème de la conscience ou plus exactement de la conscience de soi ne se présente à nous que lorsque nous commençons à comprendre en quelle mesure nous pourrions nous passer de la conscience la physiologie et la zoologie nous placent maintenant au début de cette compréhension il a donc fallu deux siècles pour rattraper la prémonitoire défiance de Leibniz1, Car nous pourrions penser, sentir, vouloir, nous souvenir, nous pourrions également agir » dans toutes les acceptions du mot, sans qu'il soit nécessaire que nous ayons conscience » de tout cela. La vie tout entière serait possible sans qu'elle se vît en quelque sorte dans une glace comme d'ailleurs, maintenant encore, la plus grande partie de la vie s'écoule chez nous sans qu'il y ait une pareille réflexion , et de même la partie pensante, sensitive et agissante de notre vie, quoiqu'un philosophe ancien puisse trouver quelque chose d'offensant dans cette idée. Pourquoi donc la conscience si, pour tout ce qui est essentiel, elle est superflue ? Dès lors, si l'on veut écouter ma réponse à cette question et les suppositions, peut-être lointaines, qu'elle me suggère, la finesse et la force de la conscience me paraissent toujours être en rapport avec la faculté de communication d'un homme ou d'un animal, et cette faculté fonction du besoin de communiquer mais il ne faut pas entendre ceci comme si l'individu qui serait justement maîtres dans l'art de communiquer et d'expliquer ses besoins devrait être lui-même réduit, plus que tout autre, à compter sur ses semblables pour ses besoins. Il me semble en revanche qu'il en est ainsi pour des races tout entières et des générations successives quand le besoin, la misère, ont longtemps forcé les hommes à se communiquer, à se comprendre réciproquement d'une façon rapide et subite, il finit par se former un excédent de cette force et de cet art de la communication, en quelque sorte une fortune qui s'est amassée peu à peu, et qui attend maintenant un héritier qui la dépense avec prodigalité ceux que l'on appelle des artistes sont de ces héritiers, de même les orateurs, les prédicateurs, les écrivains toujours des hommes qui arrivent au bout d'une longue chaîne, des hommes tardifs au meilleur sens du mot, et qui, de par leur nature, sont des dissipateurs. En admettant que cette observation soit juste, je puis continuer par cette supposition que la conscience s'est seulement développée sous la pression du besoin de communication, que, de prime abord, elle ne fut nécessaire et utile que dans les rapports d'homme à homme surtout dans les rapports entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent et qu'elle ne s'est développée qu'en regard de son degré d'utilité dans ce domaine. La conscience n'est en somme qu'un réseau de communications d'homme à homme, ce n'est que comme telle qu'elle a été forcée de se développer l'homme solitaire et bête de proie aurait pu s'en passer. Le fait que nos actes, nos pensées, nos sentiments, nos mouvements parviennent à notre conscience du moins en partie est la conséquence d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme étant l'animal qui courait le plus de dangers, il avait besoin d'aide et de protection, il avait besoin de ses semblables, il était forcé de savoir exprimer sa détresse, de savoir se rendre intelligible et pour tout la il lui fallait d'abord la conscience », pour savoir » lui-même ce qui lui manquait, savoir » quelle était sa disposition d'esprit, savoir » ce qu'il pensait. Car, je le répète, l'homme comme tout être vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas ; la pensée qui devient consciente n'en est que la plus petite partie, disons la partie la plus médiocre et la plus superficielle ; car c'est cette pensée consciente seulement qui s'effectue en paroles, c'est-à-dire en signes de- communication par quoi l'origine même de la conscience se révèle. En un mot, le développement du langage et le développement de la conscience non de la raison, mais seulement de la raison qui devient consciente d'elle même se donnent la main. Il faut ajouter encore que ce n'est pas seulement le langage qui sert d'intermédiaire entre les hommes, mais encore le regard, la pression, le geste ; la conscience des impressions de nos propres sens, la faculté de les fixer et de les déterminer, en quelque sorte en dehors de nous-mêmes, ont augmenté dans la mesure où grandissait la nécessité de les communiquer à d'autres par des signes. L'homme inventeur de signes est en même temps l'homme qui prend conscience de lui-même d'une façon toujours plus aiguë ; ce n'est que comme animal social que l'homme apprend à devenir conscient de lui-même, il le fait encore, il le fait toujours davantage. Mon idée est, on le voit, que la conscience ne fait pas proprement partie de l'existence individuelle de l'homme, mais plutôt de ce qui appartient chez lui à la nature de la communauté et du troupeau ; que, par conséquent, la conscience n'est développée d'une façon subtile que par rapport à son utilité pour la communauté et le troupeau, donc que chacun de nous, malgré son désir de se comprendre soi-même aussi individuellement que possible, malgré son désir de se connaître soi-même », ne prendra toujours conscience que de ce qu'il y a de non-individuel chez lui, de ce qui est moyen » en lui, que notre pensée elle-même est sans cesse en quelque sorte écrasée par le caractère propre de la conscience, par le génie de l'espèce » qui la commande et retraduite dans la perspective du troupeau. Tous nos actes sont au fond incomparablement personnels, uniques, immensément individuels, il n'y a à la aucun doute ; mais dès que nous les transcrivons dans la conscience, il ne parait plus qu'il en soit ainsi... Ceci est le véritable phénoménalisme, le véritable perspectivisme tel que moi je l'entends la nature de la conscience animale veut que le monde dont nous pouvons avoir conscience ne soit qu'un monde de surface et de signes, un monde généralisé et vulgarisé, que tout ce qui devient conscient devient par là plat, mince, relativement bête, devient généralisation, signe, marque du troupeau, que, dès que l'on prend conscience, il se produit une grande corruption foncière, une falsification, un aplatissement, une vulgarisation. En fin de compte, l'accroissement de la conscience est un danger et celui qui vit parmi les Européens les plus conscients sait même que c'est là une maladie. On devine que ce n'est pas l'opposition entre le sujet et l'objet qui me préoccupe ici ; je laisse cette distinction aux théoriciens de la connaissance qui sont restés accrochés dans les filets de la grammaire la métaphysique du peuple. C'est moins encore l'opposition entre la chose en soi » et l'apparence car nous sommes loin de connaître » assez pour pouvoir établir cette distinction. À vrai dire nous ne possédons absolument pas d'organe pour la connaissance, pour la vérité » nous savons » ou plutôt nous croyons savoir, nous nous figurons justement autant qu'il est utile que nous sachions dans l'intérêt du troupeau humain, de l'espèce et même ce qui est appelé ici utilité » n'est, en fin de compte, qu'une croyance, un jouet de l'imagination et peut-être cette bêtise très néfaste qui un jour nous fera périr. Le Gai Savoir, V, § 354 Nietzsche[modifier modifier le wikicode] La conscience est la dernière et la plus tardive évolution de la vie organique, et par conséquent ce qu'il y a de moins accompli et de plus fragile en elle. C'est de la vie consciente que procèdent d'innombrables faux pas, actes manqués qui font qu'un animal, un être humain périssent avant qu'il n'eût été nécessaire »en dépit du destin », comme dit Homère. N'était le lien conservateur, infiniment plus fort, des instincts, n'était la vertu régulatrice qu'il exerce dans l'ensemble, l'humanité devrait périr du fait de ses jugements pervertis, de ses délires à l'état de veille, de son manque de fondement et de sa crédulité, bref de sa vie consciente même ou bien plutôt sans tous ces phénomènes l'humanité au ! ait disparu depuis longtemps ! Avant qu'une fonction soit développée et mûre, elle constitue un danger pour l'organisme tant mieux si pendant ce temps elle est rudement tyrannisée ! Ainsi se voit rudement tyrannisée la conscience et sans doute sa propre fierté n'est-elle pas ici la moins tyrannique ! On croit que c'est là le noyau de l'homme ce qu'il a de permanent, d'éternel, d'ultime, de plus originel ! On tient la conscience pour une quantité stable donnée ! On nie sa croissance, ses intermittences ! On la conçoit comme unité de l'organisme » ! Cette surestimation et cette méconnaissance ridicules de la Conscience ont eu pour heureuse conséquence d'éviter son élaboration trop rapide. Parce que les hommes croyaient déjà posséder la conscience ils se sont donné d'autant moins de mal à l'acquérir, et aujourd'hui encore il n'en est guère autrement ! S'assimiler le savoir, se le rendre instinctif, voilà qui constitue une tâche absolument nouvelle, à peine discernable, dont le regard humain devine tout juste la lueur une tâche qui n'est discernée que de ceux qui ont compris que seules jusqu'à présent nos erreurs s'étaient assimilées à nous et que toute notre conscience ne se rapporte qu'à des erreurs ! Le gai savoir, I, § 11 Bergson[modifier modifier le wikicode] Comment n'être pas frappé du fait que l'homme est capable d'apprendre n'importe quel exercice, de fabriquer n'importe quel objet, enfin d'acquérir n'importe quelle habitude motrice, alors que la faculté de combiner des mouvements nouveaux est strictement limitée chez l'animal le mieux doué, même chez le singe ? La caractéristique cérébrale de l'homme est là. Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mécanismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, à un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de déclic. Mais il diffère des autres cerveaux en ce que le nombre des mécanismes qu'il peut monter, et par conséquent le nombre des déclics entre lesquels il donne le choix, est indéfini. Or, du limité à l'illimité il y a toute la distance du fermé à l'ouvert. Ce n'est pas une différence de degré, mais de nature. Radicale aussi, par conséquent, est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose ; elle est coextensive à la frange d'action possible qui entoure l'action réelle conscience est synonyme d'invention et de liberté. Or, chez l'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine. Enfermé dans les habitudes de l'espèce, il arrive sans doute à les élargir par son initiative individuelle ; mais il n'échappe à l'automatisme que pour un instant, juste le temps de créer un automatisme nouveau les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes ; en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu'à l'allonger. Avec l'homme, la conscience brise la chaîne. Chez l'homme, et chez l'homme seulement, elle se libère. L'évolution créatrice, p. 264-265 Marx[modifier modifier le wikicode] Dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté ; ces rapports de production correspondent à un degré donné du développement de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports forme ; la structure économique de la société, la fondation réelle sur laquelle s'élève un édifice juridique et politique, et à quoi répondent des formes déterminées de la conscience sociale. Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. À un certain degré de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en collision avec les rapports de production existants, ou avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors, et qui n'en sont que l'expression juridique. Hier encore formes de développement des forces productives, ces conditions se changent en de lourdes entraves. Alors commence une ère de révolution sociale. Le changement dans les fondations économiques s'accompagne d'un bouleversement plus ou moins rapide dans tout cet énorme édifice. Quand on considère ce bouleversements il faut toujours distinguer deux ordres de choses. Il y a le bouleversement matériel des conditions de production économique. On doit le constater dans l'esprit de rigueur des sciences naturelles. Mais il y a aussi les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques, philosophiques, bref les formes idéologiques, dans lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le poussent jusqu'au bout. On ne juge pas une époque de révolution d'après la conscience qu'elle a d'elle-même. Avant-propos à la Critique de l'Économie politique Alain[modifier modifier le wikicode] Dans le sommeil, je suis tout ; mais je n'en sais rien. La conscience suppose réflexion, division. La conscience n'est pas immédiate. Je pense, et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde. Moi et ma sensation. Moi et mon sentiment. Moi et mon idée. C'est bien le pouvoir de douter qui est la vie du moi. Par ce mouvement, tous les instants tombent au passé. Si l'on se retrouvait tout entier, c'est alors qu'on ne se reconnaîtrait pas. Le passé est insuffisant, dépassé. Je ne suis plus cet enfant, cet ignorant, ce naïf. ce moment-là même j'étais autre chose en espérance en avenir. La conscience de soi est la conscience d'un devenir et d'une formation de soi irréversible, irréparable. Ce que je voulais, je le suis devenu. Voilà le lien entre le passé et le présent, pour le mal comme pour le bien. Ainsi le moi est un refus d'être moi, qui en même temps conserve les moments dépassés. Se souvenir, c'est sauver ses souvenirs, c'est se témoigner qu'on les a dépassés. c'est les juger. Le passé, ce sont des expérience que je ne ferai plus. Un artiste reconnaît dans ses œuvres qu'il ne s'était pas encore trouvé lui-même, qu'il ne s'était pas encore délivré ; mais il y retrouve un pressentiment de ce qui a suivi. C'est cet élan qui ordonne les souvenirs selon le temps. Alain[modifier modifier le wikicode] L'âme c'est ce qui refuse le corps. Par exemple ce qui refuse de fuir quand le corps tremble, ce qui refuse de frapper quand le corps s'irrite, ce qui refuse de boire quand le corps a soif, ce qui refuse de prendre quand le corps désire, ce qui refuse d'abandonner quand le corps a horreur. Ces refus sont des faits de l'homme. Le total refus est la sainteté ; l'examen avant de suivre est la sagesse ; et cette force de refus c'est l'âme. Le fou n'a aucune force de refus ; il n'a plus d'âme. On dit aussi qu'il n'a plus conscience et c'est vrai. Qui cède absolument à son corps soit pour frapper, soit pour fuir, soit seulement pour parler, ne sait plus ce qu'il fait ni ce qu'il dit. On ne prend conscience que par opposition de soi à soi. Exemple Alexandre à la traversée d'un désert reçoit un casque plein d'eau ; il remercie, et le verse par terre devant toute l'arme. Magnanimité ; âme, c'est-à-dire grande âme. Il n'y a point d'âme vile ; mais seulement on manque d'âme. Ce beau mot ne désigne nullement un être, mais toujours une action. Sartre[modifier modifier le wikicode] Que doit donc être une conscience pour qu'elle puisse successivement poser des objets réels et des objets imagés ? ... La condition pour qu'une conscience puisse imaginer est donc double il faut à la fois qu'elle puisse poser le monde dans sa totalité synthétique et, à la fois, qu'elle puisse poser l'objet imaginé comme hors d'atteinte par rapport à cet ensemble synthétique, c'est-à-dire poser le monde comme un néant par rapport à l'image. Il suit de là clairement que toute création d'imaginaire serait totalement impossible à une conscience dont la nature serait précisément d'être au-milieu-du-monde ». Si nous supposons en effet une conscience placée au sein du monde comme un existant parmi d'autres, nous devons la concevoir, par hypothèse, comme soumise sans recours à l'action des diverses réalités sans qu'elle puisse par ailleurs dépasser le détail de ces réalités par une intuition qui embrasserait leur totalité. Cette conscience ne pourrait donc contenir que des modifications réelles provoquées par des actions réelles et toute imagination lui serait interdite, précisément dans la mesure où elle serait enlisée dans le réel. Cette conception d'une conscience embourbée dans le monde ne nous est pas inconnue car c'est précisément celle du déterminisme psychologique. Nous pouvons affirmer sans crainte que, si la conscience est une succession de faits psychiques déterminés, il est totalement impossible qu'elle produise jamais autre chose que du réel. Pour qu'une conscience puisse imaginer il faut qu'elle échappe au monde par sa nature même, il faut qu'elle puisse tirer d'elle-même une position de recul par rapport au monde. En un mot il faut qu'elle soit libre. L'Imaginaire, Paris, Ed. Gallimard, 1940, pp 346-353. Sartre[modifier modifier le wikicode] Il la mangeait des yeux. » Cette phrase et beaucoup d'autres signes marquent assez l'illusion commune au réalisme et à l'idéalisme, selon laquelle connaître, c'est manger. La philosophie française, après cent ans d'académisme, en est encore là. Nous avons tous lu Brunschvicg, Lalande et Meyerson, nous avons tous cru que l'Esprit-Araignée attirait les choses dans sa toile, les couvrait d'une bave blanche et lentement les déglutissait, les réduisait à sa propre substance. Qu'est-ce qu'une table, un rocher, une maison ? Un certain assemblage de contenus de conscience », un ordre de ces contenus. O philosophie alimentaire ! Rien ne semblait pourtant plus évident la table n'est-elle pas le contenu actuel de ma perception, ma perception n'est-elle pas l'état présent de ma conscience ? Nutrition, assimilation. Assimilation, disait M. Lalande, des choses aux idées, des idées entre elles et des esprits entre eux. Les puissantes arêtes du monde étaient rongées par ces diligentes diastases assimilation, unification, identification. En vain, les plus simples et les plus rudes parmi nous cherchaient-ils quelque chose de solide, quelque chose, enfin, qui ne fût pas l'esprit ; ils ne rencontraient partout qu'un brouillard mou et si distingué eux-mêmes. Contre la philosophie digestive de l'empiriocriticisme, du néo-kantisme, contre tout psychologisme », Husserl ne se lasse pas d'affirmer qu'on ne peut pas dissoudre les choses dans la conscience. Vous voyez cet arbre-ci, soit. Mais vous le voyez à l'endroit même où il est au bord de la route au milieu de la poussière, seul et tordu sous la chaleur, à vingt lieues de la côte méditerranéenne. Il ne saurait entrer dans votre conscience, car il n'est pas de même nature qu'elle. Vous croyez ici reconnaître Bergson et le premier chapitre de Matière et Mémoire. Mais Husserl n'est point réaliste cet arbre sur son bout de terre craquelé, il n'en fait pas un absolu qui entrerait, par après, en communication avec nous. La conscience et le monde sont donnés d'un même coup extérieur par essence à la conscience, le monde est, par essence, relatif à elle. C'est que Husserl voit dans la conscience un fait irréductible qu'aucune image physique ne peut rendre. Sauf, peut-être, l'image rapide et obscure de l'éclatement Connaître, c'est s'éclater vers », s'arracher à la moite intimité gastrique pour filer, là-bas, par delà soi, vers ce qui n'est pas soi, là-bas, près de l'arbre et cependant hors de lui car il m'échappe et me repousse et je ne peux pas plus me perdre en lui qu'il ne se peut diluer en moi hors de lui, hors de moi. Est-ce que vous ne reconnaissez pas dans cette description vos exigences et vos pressentiments ? Vous saviez bien que l'arbre n'était pas vous, que vous ne pouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres et que la connaissance ne pouvait pas, sans malhonnêteté, se comparer à la possession. Du même coup, la conscience s'est purifiée, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi ; si, par impossible, vous entriez dans » une conscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au-dehors, près de l'arbre, en pleine poussière, car la conscience n'a pas de dedans », elle n'est rien que le dehors d'elle-même et c'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constituent comme une conscience. Imaginez à présent une suite lice d'éclatements qui nous arrachent à nous-mêmes, qui ne laissent même pas à un nous-mêmes » le loisir de se former derrière eux, mais qui nous jettent au contraire au-delà d'eux, dans la poussière sèche du monde, sur la terre rude, parmi les choses ; imaginez que nous sommes ainsi rejetés, délaissés par notre nature même dans un monde indifférent, hostile et, rétif, vous aurez saisi le sens profond de la découverte que Husserl exprime dans cette fameuse phrase Toute conscience est conscience de quelque chose. » Il n'en faut pas plus pour mettre un terme à la philosophie douillette de l'immanence, où tout se fait par compromis, échanges protoplasmiques, par une tiède chimie cellulaire. La philosophie de la transcendance nous jette sur la grand-route, au milieu des menaces, sous une aveuglante lumière. Être, dit Heidegger, c'est être-dans-le-monde. Comprenez cet être-dans » au sens de mouvement. Être, c'est éclater dans le monde, c est partir d'un néant de monde et de conscience pour soudain s'éclater-conscience-dans-le-monde. Que la conscience essaye de se reprendre, de coïncider enfin avec elle-même, tout au chaud, volets clos, elle s'anéantit. Cette nécessité pour la conscience d'exister comme conscience d'autre chose que soi, Husserl la nomme intentionnalité ». J'ai parlé d'abord de la connaissance pour me faire mieux entendre la philosophie française, qui nous a formés, ne connaît plus guère que l'épistémologie. Mais, pour Husserl et les phénoménologues, la conscience que nous prenons des choses ne se limite point à leur connaissance. La connaissance ou pure représentation » n'est qu'une des formes possibles de ma conscience de » cet arbre ; Je puis aussi l'aimer, le craindre, le haïr, et ce dépassement de la conscience par elle-même, qu'on nomme intentionnalité », se retrouve dans la crainte, la haine et l'amour ; haïr autrui, c'est une manière encore de s'éclater vers lui, c est se trouver soudain en face d'un étranger dont on vit, dont on souffre d'abord la qualité objective de haïssable ». Voilà que, tout d'un coup, ces fameuses réactions a subjectives », haine, amour, crainte, sympathie, qui flottaient dans la saumure malodorante de l'Esprit, s'en arrachent ; elles ne sont que des manières de découvrir le monde. Ce sont les choses qui se dévoilent soudain à nous comme haïssables, sympathiques, horribles, aimables. C'est une propriété de ce masque japonais que d'être terrible, une inépuisable, irréductible propriété qui constitue sa nature même, et non la somme de nos réactions subjectives à un morceau de bois sculpté. Husserl a réinstallé l'horreur et le charme dans les choses. Il nous a restitué le monde des artistes et des prophètes effrayant, hostile, dangereux, avec des havres de grâce et d'amour. Il a fait la place nette pour un nouveau traité des passions qui s'inspirerait de cette vérité si simple et si profondément méconnue par nos raffinés si nous aimons une femme, c'est parce qu'elle est aimable. Nous voilà délivrés de Proust. Délivrés en même temps de la vie intérieure » ; en vain chercherions-nous, comme Amiel, comme une enfant qui s'embrasse l'épaule, les caresses, les dorlotements de notre intimité, puisque finalement tout est dehors, tout, jusqu'à nous-mêmes dehors, dans le monde, parmi les autres. Ce n'est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons c'est sur la route, dans la ville au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes. La Nouvelle Revue Française, janvier 1939, in Situations I, Tel Gallimard Bibliographie[modifier modifier le wikicode] Descartes, Discours de la méthode Descartes, Méditations métaphysiques Descartes, Principes de la philosophie Pascal, Pensées Locke, Essai sur l'entendement humain Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain Kant]], Critique de la raison pure Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse Sigmund Freud, Cinq leçons de psychanalyse Daniel Dennett, La Conscience expliquée Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLe mot latin conscientia est naturellement décomposé en cum scientia ». Cette étymologie suggère non seulement la connaissance de l'objet par le sujet, mais que cet objet fait toujours référence au sujet lui-même. Le terme allemand Bewusstsein comporte la même résonance de du substantif conscience fausse la solution du problème qu'il implique, car la conscience n'est pas plus une chose, une propriété ou une fonction qu'une faculté. Elle n'est pas davantage une collection d'éléments fonctionnels comme le voulaient Wundt ou Titchener ; elle n'est pas non plus, comme le voulait William James, une mouvante multiplicité de données », d' états » ou de contenus ». La conscience est l'organisation dynamique et personnelle de la vie psychique ; elle est cette modalité de l'être psychique par quoi il s'institue comme sujet de sa connaissance et auteur de son propre monde. L'être et le devenir conscients constituent donc tout à la fois la forme de l'expérience du sujet et la direction de son existence. La finalité de la conscience », exprimée dans son mouvement, et la hiérarchie de ses structures consacrent, pour les uns, sa spiritualité » et sa réalité », ou la vouent, pour les autres, à la critique matérialiste » qui la nie. Le problème de la conscience est à cet égard le problème central, non seulement de toute psychologie mais de toute métaphysique. Prise dans les antinomies de la raison, la conscience, organisme de la réalité », risque de perdre elle-même toute réalité. Les uns la tiennent pour un artifice, un épiphénomène ou une contingence à l'égard des objets et des mécanismes proprement inconscients qui constituent les cogitata », les mots et les choses qui se combinent sans sa médiation dans l'étendue, comme il en va chez les animaux et les machines. Les autres la tiennent au contraire pour l'instance suprême et transcendantale qui anime le sujet du cogito et n'entretient avec les objets et même le corps que des rapports de coïncidence description phénoménologique rigoureuse des structures de l'être et du devenir conscients peut seule aider, avec Husserl, par exemple, à la conciliation de ces deux prises de vue contradictoires sur la conscience ». Celle-ci, en effet, en tant qu'elle est l'organisation même de l'être psychique constitue le lieu » des relations du sujet à son monde ; c'est-à-dire le milieu » où se médiatisent, dans la représentation idéoverbale du temps et de l'espace dont il dispose, les expériences et les projets du dit, les modalités synchronique » et diachronique » des structures de l'être conscient selon qu'il vit un moment du temps dans l'espace de sa représentation ou qu'il assure à son propre moi la permanence de son identité et de son devenir, ces configurations de l' avoir conscience de quelque chose » ou d' être conscient d'être quelqu'un » s'ordonnent par rapport à la connaissance prospective que le sujet prend de lui-même et de son monde, connaissance qui ne saurait s'accommoder ni de l'anéantissement objectiviste de la conscience submergée dans l'immanence de ses déterminations, ni de sa volatilisation idéaliste dans la transcendance absolue de l' impossibilité de réduire l'être conscient, tant à ses déterminations infrastructurales qu'à une pure transcendance, éclate avec une particulière évidence après la découverte freudienne de l'inconscient. Le partage de l'être psychique requis par une telle découverte n'en sépare pas radicalement les deux parties. D'une part, l'inconscient ne se constitue par le refoulement que sous l'effet de la conscience refoulante et, d'autre part, l'organisation même de l'être psychique implique la dialectique d'une interaction constante et réciproque de l'être conscient et de [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 16 pagesÉcrit par ancien chef de clinique à la faculté de médecine de Paris, médecin chef à l'hôpital psychiatrique de BonnevalClassificationPhilosophiePhilosophie généraleIndividuConscienceSciences de la vieBiologie humainePhysiologie humaineNeurobiologie, physiologie humaineSciences humaines et socialesPsychologiePsychologie généralitésFonctions psychiquesSciences humaines et socialesPsychanalyseThéorie psychanalytiqueAppareil psychiqueSciences humaines et socialesPsychanalyseThéorie psychanalytiqueInconscientAutres références CONSCIENCE » est également traité dans CONSCIENCE notions de baseÉcrit par Philippe GRANAROLO • 2 718 motsLequel d’entre nous, enfant, traversant la rue sans regarder ou sautant du haut d’un arbre, n’a jamais été accusé d’être inconscient » ? Nos parents ou nos éducateurs voulaient nous faire comprendre par là que nous étions aveugles au danger, que nous manquions de lucidité et de la plus élémentaire pas dans un sens voisin qu’il convient d’interpréter le célèbre avertissement de […] Lire la suitePSYCHOLOGIE COGNITIVE ET CONSCIENCEÉcrit par Axel CLEEREMANS • 1 620 motsLa conscience, en tant qu’objet d’étude, représente un des plus grands défis scientifiques du xxie siècle. Le concept de conscience est multiple. Dans son sens premier, le mot conscience », qui tire son origine du latin conscientia, avec connaissance », fait réfé […] Lire la suiteAFFECTIVITÉÉcrit par Marc RICHIR • 12 253 mots Dans le chapitre La disjonction de l'affectivité et de la subjectivité Heidegger » […] Ce n'est pas le lieu, ici, de redéployer toute la problématique, difficile par sa subtilité et par sa nouveauté, d' Être et Temps . Rappelons que, au lieu de caractériser l'homme par la subjectivité ou la conscience – ce qui sous-tend toujours, par l'autonomie de ce que ces concepts sont censés désigner, l'équivoque d'un être qui pourrait être tout autant hors du monde qu'être dans le monde ou au […] Lire la suiteARCHITECTURE & MUSIQUEÉcrit par Daniel CHARLES • 7 421 mots Dans le chapitre Nouvelle position du problème la critique de la conscience esthétique » […] Ne faut-il pas cependant s'interroger sur cette réduction de la forme » à l' objet ? On se rappelle en quels termes le Heidegger de l'époque des conceptions du monde » entreprenait – en 1938 – de se démarquer de Hegel à la différence de ce dernier, l'auteur de Sein und Zeit refusait d'admettre que la relation sujet-objet, c'est-à-dire la conscience dans l'acception traditionnelle, gouvern […] Lire la suiteATTENTIONÉcrit par Éric SIÉROFF • 1 924 mots Pour William James, psychologue américain de la fin du xix e siècle, l’attention est la prise de possession par l’esprit d’un élément de la pensée ou d’un objet du monde extérieur, afin que cet élément ou cet objet paraisse plus clair. L’attention a donc pour rôle de contrôler la perception et la pensée en délimitant le contenu cognitif de la conscience. Ainsi, alors que des millions d’objets so […] Lire la suiteAUTO-ORGANISATIONÉcrit par Henri ATLAN • 6 239 mots • 1 média Dans le chapitre Transformation d'une séquence causale en procédure » […] Dans cette recherche de mécanismes physiques d'intentionnalité, il est donc possible d'aller plus loin. À partir de modèles d'auto-organisation au sens fort, rien n'empêche en effet de concevoir que la capacité de faire des projets, et d'avoir des comportements intentionnels déterminés par ces projets, puisse être comprise elle aussi dans son principe général et modélisée comme résultat d'un méca […] Lire la suiteBERGSON HENRI 1859-1941Écrit par Camille PERNOT • 8 102 mots • 1 média Dans le chapitre L'élan vital » […] Il est donc possible et indispensable de se représenter la vie comme un seul et même élan, chargé de virtualités multiples, qui s'est partagé entre des directions différentes et qui, passant d'une génération à la suivante, est la cause profonde de la création d'espèces nouvelles. Cet élan n'a pas son unité en avant de lui, dans un but déterminé qu'il viserait, mais en arrière, dans son impulsion o […] Lire la suiteBION WILFRED R. 1897-1979Écrit par Émile JALLEY • 4 813 mots Dans le chapitre La psychose » […] Bion a élaboré ses conceptions concernant la psychose pendant les années 1950-1962 et les a explicitées dans Second Thoughts 1967. Il reprend au modèle de l'appareil psychique, présenté par Freud dans l'aporétique chapitre VII de L'Interprétation des rêves 1900, le thème de la conscience comme organe de perception périphérique, en double contact, centripète et centrifuge, avec la réalité ex […] Lire la suiteBONHEUR notions de baseÉcrit par Philippe GRANAROLO • 2 588 mots Dans le chapitre Le bonheur et la conscience » […] Tout autre est la vision apportée par le monothéisme judéo-chrétien. L’un des plus vieux récits de l’humanité, la Genèse biblique, offre une saisissante description de la naissance de la conscience. En goûtant au fruit de l’Arbre de la Connaissance, Adam et Ève sortent de l’innocence animale présentée comme une forme évidente de bonheur Les yeux des deux se dessillent [s’ouvrent à la réalité […] Lire la suiteBRENTANO FRANZ 1838-1917Écrit par Samuel Hugo BERGMAN • 1 608 mots Dans le chapitre La science de l'avenir » » […] Brentano considérait la psychologie comme la partie la plus importante de son œuvre, celle qui devait servir de base aux autres disciplines et rendre possible la solution des principaux problèmes philosophiques. D'après lui science de l'avenir », elle exercera une profonde influence sur le développement de la pédagogie, de la politique et de la vie pratique en général. Dans Psychologie du point […] Lire la suiteVoir aussiCOGITOCONSCIENCE DE SOIÉPIPHÉNOMÉNISMETHÉORIE FREUDIENNENEUROPHYSIOLOGIEAPPAREIL PSYCHIQUERÊVE neurophysiologieSUBJECTIVITÉLes derniers événements10-24 avril 2022 France. Réélection du président Emmanuel Macron. Dans son discours prononcé sur le Champ-de-Mars, à Paris, il déclare savoir que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour [lui] non pour soutenir les idées qu[’il] porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite » et déclare avoir conscience que ce vote [l’]oblige pour les années à venir ». Il promet une ère nouvelle » qui ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève ». […] Lire la suite19 novembre 2021 France. Condamnation de La Poste pour faute inexcusable ». Celle-ci établit que La Poste, qui avait ou aurait dû avoir conscience du danger que représentaient, pour la santé de [ce salarié], la modification de son périmètre managérial et l’accroissement de ses charges de travail et responsabilités, n’a pas pris les mesures nécessaires et suffisantes pour le préserver du danger pour sa santé tant physique que psychique ». […] Lire la suite18-30 juin 2021 France. Transformation du groupe Lagardère en société anonyme. Du 18 au 23, une partie de la rédaction d’Europe 1 observe une grève, la première dans l’histoire de la station, pour dénoncer le licenciement d’un journaliste, l’absence de clause de conscience et la menace de changement éditorial dans la perspective d’une fusion avec la rédaction de la chaîne de télévision CNews, propriété de Vivendi. Le 30, l’assemblée générale des actionnaires du groupe Lagardère, qui possède notamment le groupe d’édition Hachette, le magazine Paris-Match, Le Journal du dimanche, Europe 1 et les boutiques de gares et d’aéroports Relay, valide sa transformation de société en commandite en société anonyme, moins protectrice pour son dirigeant Arnaud Lagardère qui en devient le PDG pour au moins six ans. […] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis Cogito cartésien et intentionnalité sartrienne Dans l'Etre et le Néant, Sartre tente de repenser le cogito cartésien conscience et liberté ne font qu'une selon le philosophe normalien. Ainsi, contre Descartes et son “Je pense donc je suis“, Sartre pose la thèse suivante “Je suis, j'existe”. Autrement dit il affirme que la pensée elle-même suppose l'existence qui reste première. L'homme est avant tout sujet, une sorte d'existence impersonnelle, une “existence sans existant”. Selon l'existentialiste, les actes et les états de la conscience n'ont besoin d'aucun fondement pour exister le “je” n'existe pas, il est une fiction inventée par les philosophes. La vie psychique, spontanée et irréfléchie = le cogito pré-réflexif a ses propres actes. Par exemple, je ne pense pas “je suis en train de courir après le métro quand je me précipite pour l'attraper” il n'y a en réalité pas de “je”, car je suis “conscience du métro devant être rattrapé”. Ici, on voit clairement l'influence de la lecture husserlienne de Descartes “Toute conscience est conscience de quelque chose”. La conscience, chez Sartre, fait le sens de la vie psychique. Ainsi, dans sa Théorie des émotions, ces dernières sont des conduites magiques qui transforme une délicate pour nous. L'évanouissement, la fuite, ne changent pas une situation objective. “Etre, c'est éclater dans le monde” La conscience est toujours dirigée vers l'extérieur, la conscience n'a pas de dedans, il n'y a pas de vie intérieure. Ceci rompt avec la conception classique de l'introspection socratique la découverte de soi ne se fait pas la quête en soi-même, mais par le monde, dans le monde, par l'immersion dans le monde “Etre, c'est éclater dans le monde”. La conscience, autrement dit, est une ek-stase, elle est multiple, changeante et ne suppose aucune unité fondatrice. La conscience La conscience, c'est la faculté, c'est-à-dire le pouvoir qu'a l'esprit de se représenter quelque chose. C'est donc la conscience qui fait que l'on n'est pas seulement dans le monde comme une chose enfouie perdue par les choses, mais que nous sommes devant le monde, c'est-à-dire comme un sujet se tenant face à un objet extérieur à lui-même. La conscience implique donc une certaine séparation, une certaine distanciation par rapport à ce sur quoi elle porte, c'est-à-dire son objet. On parle en ce sens de conscience psychologique ». Mais par ailleurs, en se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut justement les juger, les évaluer, elle peut évaluer ce qui est, c'est-à-dire les faits d'après ce qui doit être, c'est-à-dire les valeurs. En ce sens on parle de conscience morale ». Vous voyez donc que la notion de conscience implique deux grands sens qui sont intimement liés la conscience psychologique ou perceptive et la conscience morale ou évaluative. La conscience psychologique est la faculté d'être présent à soi et au monde, elle porte sur des faits. Et la conscience morale est la faculté de juger de ce qui doit être, elle porte sur des valeurs. Alors, quels sont maintenant les grands problèmes que pose cette notion de conscience ? Eh bien, se pose tout d'abord le problème du rapport entre la conscience et la vérité. En effet, nous avons dit que la conscience est la représentation du monde mais alors comment être sûr que cette représentation est bien conforme à son objet ? Comment être sûr que la conscience que nous avons de la réalité est bien conforme à la réalité et non pas une illusion, un délire ou une fiction ? Mais il y a plus car ce n'est peut-être pas seulement la conscience de la réalité qui est illusoire, c'est peut-être aussi et plus profondément la conscience que le sujet a de lui-même. L'évidence de la conscience de soi est-elle fiable ? Venons-en au second problème. Nous avons distingué tout à l'heure la conscience psychologique de la conscience morale. Nous avons dit la conscience psychologique émet des jugements de faits ou d'existence, elle dit il y a ceci, il y a cela » ; tandis que la conscience morale émet des jugements de valeurs. Elle juge, elle évalue, elle est comme un juge intérieur évaluant ce qui est les faits, les actes et même les pensées d'après ce qui doit être, c'est-à-dire d'après des valeurs ou des normes qui peuvent être morales, religieuses politiques, juridiques, esthétiques, etc. On peut donc se demander s'il faut vraiment séparer cette conscience psychologique et cette conscience morale. Ne serait-ce pas en fait une distinction illusoire ? Toute conscience, nous avons dit, est un certain écart par rapport à ce qui est. Or toute prise de distance n'implique-t-elle pas précisément une certaine évaluation et un certain choix ? En ce sens la conscience n'est-elle pas essentiellement morale ? Et c'est sans doute pourquoi la conscience n'est jamais aussi vive que dans les moments de crise intérieure, c'est-à-dire lorsque nous devons opérer un choix. Et lorsque, dès lors, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos habitudes, il nous faut choisir, nous hésitons. C'est pourquoi Bergson dit que conscience est synonyme de choix ». Cela veut dire que, au fond, la conscience, c'est la liberté. Examinons maintenant brièvement un sujet de baccalauréat, soit le sujet suivant Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? » Commençons d'abord par reformuler la question afin de bien nous assurer de la comprendre. Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?», autrement dit, ce que je me représente de moi-même correspond-il à ce que je suis en vérité ou réellement ? Ici, le problème apparaît assez facilement. Il est de savoir s'il y a oui ou non une adéquation, une correspondance entre la conscience de soi et ce que l'on est vraiment. La conscience de soi est-elle objective ou bien au contraire n'est-elle pas profondément subjective ? N'est-elle pas alors qu'une saisie superficielle, voire même trompeuse de notre identité personnelle de ce que nous sommes ? On le voit donc, le problème est de savoir si la conscience est une connaissance vraie ou, au contraire, une source d'illusions. Voilà donc la problématique générale de ce sujet qui nous invite à jeter un regard critique sur la conscience de soi la conscience de soi est-elle fiable ou est-elle, au contraire, particulièrement déformante ?

toute conscience est conscience de quelque chose